ft. EXTASE ♠ Les mensonges

Samedi matin. Le week-end. En plus, il fait beau, même à Londres. Le problème, c'est que je ne suis pas à Londres. J'ai cru que je pourrai y rester toute la journée, parce que je ne suis pas de service aujourd'hui. Mais la police est débordée. Il y a des bagarres partout. Quand ils apprennent qu'à Edimbourg, un groupe a essayé d'entrer par effraction dans le laboratoire. Lorsque mon chef m'appelle pour m'annoncer la nouvelle, je soupire de désespoir. Qui est-ce que ça peut bien être, à part la Team rocket ? Mais ils ne sont sûrs de rien. Il ont arrêté plusieurs personnes pour les interroger, sans trop savoir s'ils étaient coupables ou non. Justement : c'est pour ça qu'il faut les interroger, qu'ils ont besoin de monde, et donc qu'ils ont besoin de moi. Et voilà comment je me retrouve dans le train pour Edimbourg, quittant le ciel bleu de Londres pour voir, au fur et à mesure de mon voyage, le ciel se couvrir puis la pluie se mettre à tomber. A Edimbourg, c'est une véritable averse. Tout ça concorde pour me rendre de très mauvaise humeur. Et tandis que je m'achemine vers le poste de police, je me dis que ça ne peut vraiment pas être la Team Rocket. Ils sont quand même plus malins que ça d'ahbitude ! Ils ne se seraient pas laissés attraper aussi stupidement !... Non ?

J'arrive au poste, trempée par la pluie. Je n'ai pas pensé à prendre un parapluie. Ben non, il faisait si beau ! Quand je suis sortie de chez moi ce matin, je pensais que j'allais rester à Londres toute la journée. Me promener, aller voir tranquillement un Musée, faire quelques photo de mes Pokémon et les entraîner un peu, ou réviser mes cours. N'importe quoi, mais pas du boulot ! Et pourtant, voilà où je me retrouve. Au poste. Comme d'habitude. Je me présente à l'entrée, et un gros bonhomme très désagréable m'emmène à l'arrière, là où sont les salles pour les interrogatoires. Il m'explique rapidement la situation : ce matin à six heures, l'alarme du laboratoire a sonné : des voleurs étaient à l'intérieur. Personne n'a pu les voir et sur les caméras de surveillance, on ne voit que des capuches. C'est en suivant leurs traces dans les rues qu'ils ont réussi à en attraper. Avec peut-être quelques innocents dans le tas, ils ne savent pas, c'est juste pour le moment, pour un premier contrôle. Le laboratoire était encore vide mais rien n'a apparemment été volé. C'est déjà ça ! Ce labo regorge de Pokémon rares. Ce qui m'a d'ailleurs immédiatement fait penser à la Team Rocket.

On m'introduit dans une salle et on me laisse seule avec la suspecte. C'est une femme, ou plutôt une jeune fille. Elle est blonde, et même si j'essaie de lire sur ses traits, je suis encore trop fatiguée pour déchiffrer son expression. En général, quand les gens mentent, je m'en rends compte. En général, ça veut dire quand je suis en forme, quand je suis officiellement en service, et quand je m'y suis préparée à l'avance. Là, ça ne risque pas d'être le cas. Je me contente donc de prendre une chaise en silence et de m'installer en face d'elle. Pendant quelques secondes, je ne dis rien. J'ai un dossier entre les mains, mais je ne l'ouvre pas tout de suite. C'est juste pour tester sa réaction. Est-ce qu'elle a l'air coupable ? J'en sais fichtre rien, et puis, la culpabilité n'est pas écrite sur le visage. Il n'y a qu'en l'entendant parler que je pourrai en être sûre. Certains pensent qu'il faut être doux pour mettre la personne en confiance, afin qu'elle avoue. Ca marche peut-être pour certains, mais pas avec moi. En tout cas, cette affaire a gâché mon week-end, alors pas de raison que je me montre sympathique.

"Bonjour. Quel est votre nom ?"

Je ne sais pas ce qu'elle va répondre. Si elle mens, je le saurai, c'est sûr : j'ai son nom sous mes yeux, dans le dossier. Je sais qu'elle s'appelle Elena Bowen et que, pour le moment, son casier judiciaire est vierge. Mais pour combien de temps ?

Code par Lunny pour Never Utopia