02. Contexte

De nouveaux monstres envahissent le monde que nous connaissons. Des monstres virtuels, sortis de l’imagination d’un homme, et qui très vite prennent place dans l’esprit de millions d’enfants. C’est une véritable révolution : les enfants ne parlent plus que d’une seule chose, jouent tous aux mêmes jeux, achètent les mêmes cartes et les mêmes jouets. A présent, le monde est aussi celui des Pokémon.


Jamais une création de l’esprit n’avait provoqué un tel engouement collectif auparavant. Jamais on n’avait vu autant d’enfants ne rêver que d’une chose, devenir Maître Pokémon… sur leur Game Boy. Et quelle joie s’ils avaient pu connaître ces créatures en vrai ! Ils n’auraient pas hésité à dépenser des millions pour en posséder un. Si seulement les Pokémon avaient existé ! Justement, les scientifiques furent les premiers à y penser. Et très vite, les recherches se tournèrent vers la possibilité de créer ces petits monstres à partir d’animaux réels.


Des années ont passé. Désormais, les anciens fans de Pokémon ont commencé à faire leur vie et à devenir adultes. Certains n’ont pas oublié leurs jeux vidéo ; d’autres ont cependant changé de mode de vie. Les études pour certains, le travail pour d’autre, parfois le mariage et les enfants, qui connaîtront d’autres personnages, d’autres jeux vidéo.
Et pourtant, enfermés dans leur laboratoire, les scientifiques continuent leurs travaux secrets. Personne ne le sait, mais ils ont déjà fait une grande découverte.


Je me lève. Le matin est dur, et je n’ai pas envie d’aller travailler. Mais il le faut. Je me rends sur mon lieu de travail. L’air est frais, la pluie est tombée pendant la nuit et des flaques immenses illuminent la chaussée. Je pense à ma femme, à mes enfants encore si jeunes, et à l’appartement que je vais vendre aujourd’hui, dans mon agence immobilière située à côté d’un grand laboratoire très secret. Mais lorsque j’arrive là-bas…

« Au secours ! Rattrapez-les ! »

Un homme vient en courant, il me bouscule et continue à courir. Je le suis du regard, étonné. Est-ce un fou ? Quoi qu’il en soit, il semble terrifié. Je secoue la tête et reprends ma route. Quand soudain… Je ne peux pas en croire mes yeux. Non, c’est impossible ! Il ne peut pas être là. Et pourtant, je vois de énormes yeux me fixer du haut d’un corps rose flottant dans les airs. Après un petit cri, il s’envole d’un coup et sa longue queue rose pâle frôle ma main. Je crois rêver mais, en baissant la tête, j’en vois un deuxième. Je n’ai pas vu cette image depuis des années, mais je ne l’ai jamais oublié : cette petite boule de poils brune, aux grandes oreilles pointues. Un petit Evoli, parfaitement reconnaissable, et pourtant parfaitement réel. L’instant suivant, il s’est enfui lui aussi, comme Mew. Mais c’est déjà trop tard. Je sais ce que j’ai vu. J’ai vu des Pokémon.

Les Pokémon, sortis de leur cage, couraient désormais dans notre monde, et se dispersèrent de plus en plus, dans toute la ville, dans tout le pays, dans toute l’Europe. Le monde entier serait bientôt le monde des Pokémon.


Deux ans après la libération des Pokémon dans notre monde, tout a changé. Très vite, les scientifiques, incapables de rattraper leur erreur, se sont penchés sur l’invention des Pokéballs Les adultes d’aujourd’hui sont redevenus les enfants qu’ils étaient autrefois, et ne rêvent que d’une chose : devenir maître. Mais un véritable maître. Celui qui aurait la meilleure équipe Pokémon. Alors, suite à de nombreuses sélections, les meilleurs dresseurs de chaque pays ont été élus champions d’Arène. Ce sont eux qui distribueront les badges aux dresseurs avides de victoires. Pour ceux qui ne s’y connaissent pas du tout en Pokémon, une université se trouve à Londres, ville où tout à commencer, afin d’apprendre à les capturer et à les utiliser dans les combats. Depuis des mois, c’est la chasse aux Pokémon, la course aux badges, et à la découverte du monde. Mais, au-delà de ces apparences de magie et de rêve, certaines personnes sont beaucoup moins intentionnés… et pendant que la ligue Pokémon se développe avec joie, la Team Rocket, dans l’ombre, gagne en puissance.